Comment sortir de l’agoraphobie ?
Les peurs et les angoisses faisaient partie intégrale de ma vie il y a encore quelques années et m’ont empêché de voyager seule.
Agoraphobe durant 15 années, j’ai compris (après beaucoup de travail et de recherches sur le mécanisme de mes pensées), tout ce qui m’empêchait d’avancer. J’étais dans l’évitement, dans la peur au quotidien, je mentais à mon entourage et je faisais comme si tout allait bien alors que je vivais un véritable chamboulement d’émotions à l’intérieur.
C’est quoi l’agoraphobie ?
Aussi loin que je puisse m’en souvenir, tout a commencé en 1995. L’agoraphobie s’est emparée de ma vie, j’avais 20 ans. Quel mot bizarre ! L’agoraphobie, provient du mot grec agora (foule) et phobie (peur)… mais c’est bien plus vicieux que ça… Je travaillais dans un centre commercial (agence de voyages) et je me sentais comme un poisson dans un bocal. Le monde passait, repassait et repassait devant la vitrine. Je me sentais comme observée. Cette même année, j’ai eu une histoire sentimentale difficile à gérer et tout s’est enchaîné très vite.
Ce sentiment de « panique » s’est aggravé le jour où je me suis rendue compte que j’étais la dernière à sortir (avec ma voiture) d’un tunnel sans casse… juste derrière moi, il y avait eu un énorme accident… Quelques mois auparavant, j’avais déjà été témoin d’un accident de voiture qui a coûté la vie à une personne, alors que je sortais avec des amis en soirée. J’adore conduire et en règle générale, je ne suis pas trouillarde. Mais là, j’ai eu un choc! Après ces épreuves perturbantes, je me suis retrouvée au chômage.
Et là, tout a dérapé !
Je paniquais lorsque j’allais faire mes courses, j’avais ce besoin à tout prix de regarder où il y avait une sortie lorsque j’étais au restaurant, faire la queue devant une boîte de nuit me stressait, aller à la poste ou à la banque était très compliqué voir impossible. Mes mains devenaient moites, j’avais mal au ventre et au coeur. J’avais l’impression que mes jambes ne me portaient plus. Je coupais carrément ma respiration (sans le faire exprès!) car je me tenais mal et mes symptômes empiraient. J’avais peur de tomber dans les pommes, d’avoir un malaise, de mourir… quelle honte ! Oui c’est cela, être agoraphobe (la peur d’avoir peur)
La complexité de l’agoraphobie
L’agoraphobie est souvent, à tort, apparentée à l’unique peur de la foule. En effet, l’agoraphobe redoute le monde. La personne est avant tout effrayée par la fréquentation des lieux publics ou d’espaces dont elle ne peut s’échapper ou être secourue facilement en cas de difficultés. Dans les cas plus sévères, une personne souffrant d’agoraphobie se retrouvera dans l’incapacité de sortir de chez elle et évitera toutes les situations. Il s’agit d’un véritable handicap dans la vie quotidienne. Le problème, c’est que l’agoraphobie est une forme d’anxiété et que si on ne traite pas l’émotion qui se cache derrière, je pense qu’on ne guérit jamais vraiment à 100 %. Pour moi, c’est la finalité d’un mal-être qu’on a souvent traîné depuis des années (consciemment ou pas). L‘agoraphobie touche plus de 3% de la population et le plus souvent des femmes.
Mon quotidien d’agoraphobe
Avec moi, tout était prétexte à reporter…
Je sortais tout de même de chez moi mais j’allais plus facilement faire mes courses en fin de journée (juste avant la fermeture en pensant qu’il y aurait moins de monde!). Je refusais toutes sortes d’invitations des copines (je donnais bien sûr de fausses excuses ou alors j’étais encore malade!), je me faisais porter pâle au bureau (les jours de trop fortes angoisses dès le réveil), etc.
Je n’osais pas leur dire car j’avais l’impression d’être folle ! Certaines fois, j’arrivais à mon rendez-vous (resto, bar, café, magasin) et je repartais aussitôt. Je faisais demi-tour. J’ai rencontré mon petit ami de l’époque à cette période. J’avais presque 22 ans et j’étais déjà « agoraphobe ». C’était très difficile pour lui de comprendre mes symptômes mais il m’a acceptée comme j’étais et il essayait, comme il le pouvait, de me rassurer ou de me motiver à bouger davantage. Malheureusement, au vu l’incompréhension qui régnait entre nous deux à ce sujet, les disputent faisaient partie du quotidien. Impossible pour lui de se mettre à ma place et de se rendre compte de ce que je vivais… ma relation a été un peu chaotique même si elle a duré 7 ans ! A l’époque, j’avais bien entendu honte de mon état et je n’en parlais que très peu.
Le peu de personnes qui étaient au courant me disaient à chaque fois de me calmer! La pire phrase que j’entendais au quotidien ? C’est dans ta tête… Je le prenais du genre : « je suis débile et je le fais exprès! ». Même ma mère me disait : « mais calme-toi, c’est dans ta tête, tu stresses pour rien »!!!! OK. OK.
Je n’arrivais pas à trouver de solution. Seule, fatiguée tout le temps (car ça épuise, oui!), sur les nerfs, triste et anxieuse, je tournais en rond.
Le sentiment d’échec était bien là. Je travaillais à 100% et il fallait faire avec. Mentir aux collègues, m’absenter plus vite que prévu, n’être pas vraiment disponible comme je l’aurai souhaité. Gérer du mieux que je pouvais. Chaque jour était un défi et personne ne s’en rendait compte. Un excès d’adrénaline et un tourbillon de pensées et soudain, j’étais mal. J’ai carrément presque mis un trait sur mes sorties. L’idée d’aller à un concert me terrifiait (et pourtant j’adorais la musique), je me faisais silencieuse auprès de mes relations et cela m’a un peu (beaucoup !) coupée du monde !
Le plus bizarre c’est que certains jours, j’allais bien. J’évitais tout simplement les endroits que je redoutais et du coup, je vivais presque normalement. J’ai dû toutefois me faire violence et m’obliger à me bouger dans certaines obligations, mais toute la préparation et le stress du « avant d’y aller » me paraissaient insurmontable.
Demander de l’aide
Seul, c’est difficile de sortir de ce dérèglement émotionnel.
J’ai suivi une thérapie comportementale et cognitive avec un certain succès car ma psychologue était très professionnelle et à l’écoute. Chaque semaine, j’avais des exercices à faire, je devais écrire un maximum de choses (sentiments, envies, doutes, peurs), me fixer des objectifs (même petits) et en discuter avec elle à la séance suivante.
Elle me faisait faire de la relaxation et me suivait vraiment pas à pas. C’était bien mais c’était long et je supportais mal les échecs puis les réussites. Nos séances n’étaient pas tout le temps agréables car je me refermais comme une huître avec mon incapacité à crier le mal qui me rongeait. J’étais malheureuse et peut-être que c’était mon karma… Je crois que je suis allée la voir durant presque 2 ans.
Le but était de meconfronterm’exposer à mes peurs pour me rendre compte qu’elles finissent par passer… oui mais…
Y a rien qui marche !
J’ai continué ma thérapie et j’ai enchaîné avec de nombreuses lectures, CD de relaxation, programmes sur Internet, développement personnel, acupuncture, sophrologie, kinésiologie, chamane, thérapeute chinois,… j’en ai dépensé du temps et de l’argent… Je me disais que rien ne marchait vraiment… oui car je disais n’importe quoi, aveuglée par mon manque de joie et de réussites.
Un jour, j’ai eu entre les mains un livre qui m’a (je peux le dire aujourd’hui) beaucoup aidé. Cet ouvrage s’appelle « Les Clés du Secret« de Daniel Sévigny et je le conseille à tout le monde ! Cela parle du réel saboteur interne qui est en chacun de nous. Ce n’est pas un livre uniquement sur l’agoraphobie, mais c’est celui-ci m’a permis de comprendre et de mettre en pratique la technique de visualisation ou gestion de pensées. Et c’est très puissant ! Je l’utilise encore aujourd’hui et de manière régulière.
Des moments bien difficiles d’anxiété à gérer
En fait, l’agoraphobie est sournoise et les symptômes font peur. On a vraiment l’impression qu’on va vivre toute sa vie comme ça! Quand on est agoraphobe, on craint de ne plus maîtriser la situation et son corps. Comme beaucoup de personnes et comme je le disais tout à l’heure, j’ai commencé par éviter les transports en commun aux heures de pointe. J’avais peur des embouteillages, des travaux sur les routes, l’idée d’être bloquée dans un tunnel me faisait presque tourner de l’oeil. J’étais constamment inquiète. Rajoutez à cela une situation familiale compliquée et j’étais dans une spirale infernale dont je ne voyais pas vraiment la sortie.
Les situations qui cristallisent les peurs des agoraphobes sont extrêmement variées. C’est également le début d’une phobie sociale car on est dans l’évitement sans arrêt et pour de mauvaises raisons. On a peur du regard de l’autre ou d’avoir un malaise en public et donc, on choisi la solution la plus simple: rester chez soi. On se coupe de tout ! Mon Dieu comme on se complique la vie ! On a peur des gens, de soi et de l’image qu’on pourrait donner. (faiblesse!).
Quelques symptômes liés à l’agoraphobie
- vertiges ou perte d’équilibre
- difficultés respiratoires
- tremblements
- migraines
- bouffées de chaleur
- crises de tachycardie
- douleurs dans les membres
- crampes
- douleurs cervicales…La peur de mourir, la dépression, la mélancolie, la tristesse sont tous les autres dommages collatéraux liés au stress. Ce qu’il faut se rentrer dans le crâne, c’est que ce n’est pas une maladie. C’est un dérèglement émotionnel très fort créé par le stress. Les crises se déclenchent chaque fois qu’un événement actuel (passé le plus souvent, inaperçu!) vient faire résonner le « fond » d’angoisses inconscientes que chacun de nous a accumulé au cours de sa propre histoire.
Le travail à faire
Le travail, car c’est vraiment du travail (hé oui, désolée, je n’ai pas de baguette magique!) pour guérir de l’agoraphobie consiste d’abord à identifier l’événement : quand la crise a-t-elle commencé ? S’était-il passé quelque chose auparavant (une discussion, une rencontre, une lecture, un rêve, etc.) ? Cela pouvait-il évoquer quelque chose ? Il faut être honnête et arrêter de faire l’autruche. Il faut vraiment dire ce que l’on pense, pourquoi on a pensé à cela, etc… J’ai joué les détectives privés pendant des mois. J’en ai usé des carnets de feuilles blanches !
Cette enquête minutieuse sert à faire baisser le taux d’angoisse (car elle permet de mettre des mots sur ce que l’on éprouve) et sert aussi à trouver, ce faisant, de nouvelles « pistes » pour cerner l’angoisse initiale.
Pour moi, la peur de mourir était quasi omniprésente jusqu’au moment où je me suis rendue compte qu’au final, j’étais toujours là ! C’est tout bête, mais c’est vrai !
L’agoraphobie n’est qu’un symptôme d’un mal-être… il faut aller à la source pour comprendre et aller mieux
Si vous êtes dans l’évitement, vous faites des crises d’angoisses et être mal dans votre peau, je vous conseille vivement de découvrir en premier la formation en ligne « La Solution Starter ». Vous y apprendrez toutes les meilleures techniques pour vaincre vos peurs et aurez à disposition des fichiers audios puissants pour vous aider. C’est obligatoire d’avoir ces bases de compréhension pour ensuite aller plus loin dans votre démarche personnelle.
Il y a tant à faire pour aller mieux… c’est accessible à tout le monde ! il faut juste comprendre ce qu’il se passe dans notre corps et travailler son état d’esprit. Il faut bien entendu de l’accompagnement privé pour faire le lien entre les blocages et votre situation actuelle. C’est devenu mon métier et j’apporte de l’aide dans ce domaine. Découvrez : www.severinecherix.com
Le lien entre les angoisses et l’ hyperventilation
Il faut également comprendre que l’hyperventilation et l’agoraphobie ne sont pas les mêmes choses mais elles sont liées toutes les deux à l’anxiété et à l’angoisse.
Pendant une attaque de panique, le symptôme le plus connu est le cœur qui bat trop vite. On pense alors qu’on va avoir une crise cardiaque et on fabrique d’autres peurs qui s’accumulent. Il faut d’abord savoir que l’on n’est pas fou et surtout pas seul dans cette situation. C’est uniquement un dérèglement émotionnel. Les pensées sont si nombreuses qu’on arrive pas à les gérer.
Voici encore un exemple :
Dans l’exemple d’une anxiété interne et normale, on peut imaginer que vous êtes assis dans la salle d’attente chez le dentiste (pas très fun le dentiste Ok mais bon !). Vous devez attendre votre tour et tout d’un coup, à cause du fait que vous n’êtes pas très à l’aise ou que vous n’aimez tout simplement pas vraiment le dentiste, vous commencez à avoir chaud, vos mains deviennent moites, vous avez mal au ventre… Ok jusque là c’est à peu près normal car personne n’aime vraiment aller chez le dentiste et se faire arracher une dent.
Le problème c’est que dans le cas d’une crise d’angoisse liée à l’agoraphobie, notre cerveau va se focaliser essentiellement sur LES SYMPTOMES que notre corps est en train de nous envoyer plutôt que sur la peur réelle du dentiste. Et c’est là que nous allons, nous-même, déclencher une crise de panique. Par peur de…
Vous avez peur de ce qui va se passer étant donné que vous sentez que votre corps est en train de paniquer … et là, vous mettez involontairement en marche tout un système d’effet boule de neige ! Vous vous dites : « oh non non non… pas ici, pas maintenant, mon dieu, quelqu’un va voir que je suis mal… et si je tombe dans les pommes mon dieu mais ici je ne peux pas, il y a trop de monde, ohhhhhh mais non …. ohh mais pourquoi ça m’arrive toujours ?? …. etc » Et le cercle infernal est lancé !
La bonne nouvelle c’est que le problème peut être résolu en pensant différemment ! Oui ok ce n’est pas facile mais c’est possible. J’y suis arrivée, je vous le rappelle ! Les agoraphobes sont des personnes hypersensibles. Du moment que l’on accepte que c’est normal d’être agité, on commence à ne plus avoir peur des symptômes … il faut du travail, il faut tomber, puis se relever, continuer, ne pas abandonner surtout.
Les agoraphobes réagissent trop fort à tout. Ces personnes souhaitent que tout soit parfait et qu’elles soient parfaites. Leurs exigences sont bien trop élevées en général. Elles se mettent la pression pour tout et pour rien et si elles échouent, c’est la crise d’angoisse assurée. Elles sont ensuite fâchées contre elles-mêmes et ont l’impression d’être vraiment nulles !
Ce sont les agoraphobes qui créent la crise de panique.
Ce n’est pas l’endroit, c’est eux!
Ok… je ne suis pas très sympa… Désolée, mais je dois vraiment le dire … c’est nous-mêmes qui créons ces angoisses… ce n’est pas le gars qui passe à côté de vous ou la pluie qui tombe depuis 2 jours ou le chien qui aboie lorsque vous sortez de chez vous… ce n’est pas à cause d’eux ni à votre voiture, ni à l’autoroute, ni à l’avion ou à vos collègues. Le problème, c’est la façon dont vous interprétez ce qui vous arrive. C’est votre relation avec vous. Quand la crise arrive, il y a des astuces à suivre.
Mes médecins, mes meilleurs amis à l’époque
J’ai consulté bon nombre de médecins y compris cardiologue (car j’avais des douleurs au bras, dans la région du cœur et j’étais certaine de faire une crise cardiaque) ou encore thérapeute, chamane, hypnotiseur, kinésiologue, médecins chinois, acupuncteur, etc… Le diagnostic médical était chaque fois le même : « rien sur le plan organique, c’est du stress Mademoiselle ! » Le problème c’est que je ne les croyais pas.
Je ressortais du cabinet encore plus frustrée, énervée, déprimée et presque déçue qu’ils n’aient rien trouvé ! Le comble! On m’a proposé des anti-dépresseurs mais rien que l’idée me donnait la nausée. Je suis donc devenue hypocondriaque et donc j’avais un souci de plus à gérer…
Des attaques de panique fréquentes mais sans danger
Ce qui est normal, c’est d’avoir peur si on se retrouve face à un vrai danger (un tigre qui se balade à 2 mètres de soi par exemple!) mais ce n’est pas normal d’avoir peur sans raison réelle. Il faut arriver à différencier ces 2 types de peurs. C’est essentiel. J’ai travaillé dur sur le sujet et petit à petit, cela a porté ses fruits. L’agoraphobie n’est pas une fatalité encore faut-il s’en rendre compte et arrêter de jouer les victimes…
Un jour, je me suis dite : STOP, y en a marre !
J’ai appris plusieurs techniques différentes pour calmer mon stress intérieur et reprendre confiance en moi. J’ai compris qu’on pouvait effectivement causer des maux uniquement avec nos pensées. J’ai lu, relu, écrit, je me suis documentée un maximum et j’ai mis en pratique ce qui me paraissait évident. Ces crises d’angoisses ont duré 15 années. Avec des périodes de « mieux » mais jamais vraiment guérie à 100 %. En 2010, je suis partie seule en voyage en Asie et depuis 2013, je me suis mise à voyager plusieurs mois par an. Je suis devenue nomade et je n’ai plus aucun problème à voyager seule. Au contraire ! J’ai attrapé le virus de la voyageuse !
Mes derniers conseils
- Faites un bilan complet chez votre médecin-généraliste afin d’éliminer tout autre problème de santé. Si votre médecin ne trouve rien, pensez à cela : « c’est réellement psychologique et c’est le stress que je crée qui me donne ces symptômes. Il faut l’accepter. Commencez par là!
- Petit à petit, je vous assure qu’on avance. On se force et c’est très douloureux, oui. On a l’impression que l’on n’y arrivera jamais, oui. Alors ne restez pas seul(e). Entourez-vous des bonnes personnes, celles qui vous tirent vers le haut. Laissez tomber les personnes toxiques. Ce qui est génial, c’est que maintenant vous me connaissez !
Passez à l’action mes amis, la vie est belle et c’est possible !
Si vous vous êtes retrouvé(e) dans cet article, si vous avez envie de dépasser vos peurs et que vous voulez retrouver une vie normale, visitez mon site : www.severinecherix.com.
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